La grande danse

8.7.11

La grande danse

Danser, bien sûr, on aimerait tous danser, savoir d’une jambe sur l’autre sauter en rythme, faire cadence de la vie, dominer par cela l’envie qu’on a d’être au monde. Danser, bien sûr, quelle plus belle preuve de notre existence, l’espace, le corps, les trois dimensions et nos mouvements si bien maîtrisés et dans cet intervalle prouver notre aisance, notre fondu dans la foule, entre danseurs aux pas composites. Celui qui valse une vie en arabesque, glisse sur le parquet sans anicroches, droit et souple des patins sous les pieds comme si aucun obstacle n’existait. Celui qui rocke sa vie la nuit comme un paradis, toujours en pulsations, plus spiritueux qui spirituel, toujours plus rapide, la vie en embuscade, les mains sur le volant et le précipice en vertige. Celui qui, non pressé mais oppressé, taille son passage en slow, évite les bombes autour et les verticalités trop rebelles, le cou toujours agile à la révérence, pantoufles et plaid sur les genoux. Celui qui, électrique, vit de djerk ou de tecktonik comme les plaques sur lesquelles il glisse sans peine, ouvert au changement, surfe sur les vagues, alouette des époques et la veste qui se retourne dans le sens du vent. Celui qui ouvre le bal, le referme, conscient d’avoir fait ses pas dans l’ordre, sans fausse impulsion qui écrase les orteils, courage macéré dans la bouche, aucune peur de surface. Le même qui ferme sa boîte, satisfait de son horizontalité, fatigué de danser et heureux de ses tours de piste. Mais pour tous, trouver dans cette grande parade, rythme à soi des pas sentis pour s’insérer dedans, le dedans du dedans pour mieux être au dehors, dans la grande danse. Equilibre.

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