A bicyclette
28.10.09Etonnant engin que le vélo. Il traverse les âges sans perturbation et devient même, depuis l’avènement des années écolo, le moyen de transport à privilégier dans nos cités polluées. Pour moi, il n’a jamais été synonyme de moyen de transport mais plutôt de liberté et d’évasion.
Mon premier tricycle rouge à roulettes m’a emmené sur les quais du Vernazobres. Trop petit, je ne dépassais pas le muret qui bordait la rivière. De ce fait, personne ne m’apercevait sur l’autre rive. Il me fallait donner de la pédale pour atteindre une vitesse correcte, 5 à 6 kms environ ; si bien que les personnes âgées de la maison de retraite d’en face, bien qu’équipées de déambulateurs, pouvaient me doubler sans problème. Cependant, au bout du quai, essoufflé, je regardais la distance parcourue et j’étais fier de m’être ainsi éloigné de plusieurs dizaines de mètres de la maison.
Plus tard, mes parents m’offrirent un mini-vélo. Rouge aussi. Exit les petites roulettes, je pouvais alors atteindre des vitesses astronomiques et passer le pont de la rivière pour découvrir le village sous toutes ses coutures. Elégant, pliable donc facilement transportable, il se casait sans problème dans le coffre de la Renault 16. Je pouvais le dimanche accompagner papa à la cueillette aux champignons et dévalait ainsi les pentes abruptes du Caroux. Au pied de la « femme allongée », je scrutais les hauteurs et attendait patiemment que papa redescende me récupérer avec son auto. J’étais seul au milieu de nulle part. J’étais bien.
Très vite, le mini-vélo fut remplacé par un engin motorisé, ma première mobylette. Moins d’efforts et encore plus de liberté. Plus besoin de personne pour m’évader, sortir, fuir aussi. Fendant l’air avec ma bécane de 50cm3, casque au coude et insouciance dans la tête, j’écumais les alentours, faisais des tours et des détours dans les chemins de vigne ou les traverses boueuses.
Mes équipées mécaniques n’ont pas duré longtemps. Alors que mes amis passaient aux cylindrées supérieures, Yamaha 125, Honda 250 , KTM de cross et autres engins de mort, je retrouvais quelques années plus tard le plaisir du vélo. Le VTT avait trouvé ses lettres de noblesses. Avec les nouveaux systèmes de dérailleurs, les pentes de ma petite montagne s’en trouvaient plus faciles et le plaisir décuplé. Aujourd’hui, je suis beaucoup moins cycliste. Pour autant, mon vélo trône toujours dans le hall. Les rares fois où je le sors, je retourne à mes escapades d’enfants et retrouve mon bonheur éprouvé sur les quais et les chemins d’autrefois.
Mon premier tricycle rouge à roulettes m’a emmené sur les quais du Vernazobres. Trop petit, je ne dépassais pas le muret qui bordait la rivière. De ce fait, personne ne m’apercevait sur l’autre rive. Il me fallait donner de la pédale pour atteindre une vitesse correcte, 5 à 6 kms environ ; si bien que les personnes âgées de la maison de retraite d’en face, bien qu’équipées de déambulateurs, pouvaient me doubler sans problème. Cependant, au bout du quai, essoufflé, je regardais la distance parcourue et j’étais fier de m’être ainsi éloigné de plusieurs dizaines de mètres de la maison.
Plus tard, mes parents m’offrirent un mini-vélo. Rouge aussi. Exit les petites roulettes, je pouvais alors atteindre des vitesses astronomiques et passer le pont de la rivière pour découvrir le village sous toutes ses coutures. Elégant, pliable donc facilement transportable, il se casait sans problème dans le coffre de la Renault 16. Je pouvais le dimanche accompagner papa à la cueillette aux champignons et dévalait ainsi les pentes abruptes du Caroux. Au pied de la « femme allongée », je scrutais les hauteurs et attendait patiemment que papa redescende me récupérer avec son auto. J’étais seul au milieu de nulle part. J’étais bien.
Très vite, le mini-vélo fut remplacé par un engin motorisé, ma première mobylette. Moins d’efforts et encore plus de liberté. Plus besoin de personne pour m’évader, sortir, fuir aussi. Fendant l’air avec ma bécane de 50cm3, casque au coude et insouciance dans la tête, j’écumais les alentours, faisais des tours et des détours dans les chemins de vigne ou les traverses boueuses.
Mes équipées mécaniques n’ont pas duré longtemps. Alors que mes amis passaient aux cylindrées supérieures, Yamaha 125, Honda 250 , KTM de cross et autres engins de mort, je retrouvais quelques années plus tard le plaisir du vélo. Le VTT avait trouvé ses lettres de noblesses. Avec les nouveaux systèmes de dérailleurs, les pentes de ma petite montagne s’en trouvaient plus faciles et le plaisir décuplé. Aujourd’hui, je suis beaucoup moins cycliste. Pour autant, mon vélo trône toujours dans le hall. Les rares fois où je le sors, je retourne à mes escapades d’enfants et retrouve mon bonheur éprouvé sur les quais et les chemins d’autrefois.
Photo : Simon Thibaut