L’énigme des deux ellipses
23.1.10Personne ne les a jamais vus mais tout le monde en parle. Ils sont venus nous coloniser, disent certains. D’autres ne veulent pas y croire et ne voient en eux que l’avènement d’une nouvelle civilisation. Aucune preuve tangible ne vient étayer leur existence. Mais l’humanité sait. Rien ne sera plus comme avant.
La curiosité – réaction humaine – nous a conduits sur ce chemin. Tracé rectiligne vers un espoir renaissant ou dédale sinueux vers un monde qui s’écroule. L’aventure, l’adrénaline, la méconnaissance, l’excitation, l’envie et la crainte. Un mélange de sensations qui met en émoi les cœurs pantelants et aiguise les esprits brassés de divagation. Des groupes se sont formés. Les plus farfelues supputations ont envahi les espaces de vies, chacun y allant de son couplet fantasmagorique. Martiens à têtes ovoïdes sortis de l’inconscient collectif ou corps vaporeux, ectoplasmes de nos perceptions altérées par tant d’actions destructrices. Les extrêmes contiguës comme le blanc et le noir côtoient le bien et le mal. Dichotomie sauvage où la nuance n’a plus d’espace. Aux antipodes d’un raisonnement lucide, des entités belliqueuses envahissant nos villes et nos campagnes viennent rapidement s’opposer à d’intrépides providences évanescentes sauvant in extremis la planète de la dépravation humaine.
Aujourd’hui, tout a changé depuis que ces yeux étrangers et imparfaits sont apparus. L’homme s'ébroue et son intelligence est compromise. La peur légitime a envahi les zones les plus reculées pour remonter dans nos cités pourtant surprotégées. L’image a fait le tour du monde. Inexpliquée. Les ellipses d’une formidable intensité lumineuse fixent la nuit pour mieux nous hypnotiser. La gauche plus imposante semble vouloir nous amadouer d’un clignement ostensible ou bien nous fixe t-elle intensément pour nous questionner sur le piètre théâtre que nous lui proposons. Deux excroissances rétiniennes mystérieuses que personne ne se risque plus à commenter. Nous sommes désormais prisonniers de l’énigme fondée sur deux ellipses aperçues sur un chemin vicinal le 22 janvier 2010. Et le monde a basculé.
Jeu pour le plaisir d’écrire initié par Epamin’ sur son dernier billet : & Des histoires qui roulent