Lumières vives
18.12.10La ville s’empourpre de lumières vives sur le vert pastiche des arbres en plastique. Et comme chaque année, moi, je prends la tangente, je freine, je fixe les petites lampes qui me flouent. J’envoie des sondes au passé retrouver les émotions enfantines. Mais rien, ou si peu, du candide de croire à celui aujourd’hui de feindre. Pourtant, les odeurs de marrons chauds et les rieurs dans les allées me font tant de bien.
Et dans la ville, à la faveur de la nuit, une fois au moins, écouter les chansonnettes en dépit des enseignes qui saignent aux quatre veines ma résistance à consommer. Je ronge mon frein sur la chute inconsciente d’après l’agitation. L’angoisse de la fin et celle du renouveau, le cœur manque au tourment. Confusion. Je rôde, m’agrippe à la foule fardée, puis je lâche, me laisse aller aux sirènes. Il sera assez tôt demain d’atterrir, de me dire que c’est fini jusqu’à l’an prochain.