Dans la Capitelle
15.5.11Planqués, au creux, comme des troglodytes, les pierres taillées autour de nous, une alcôve dure pour nos rêves mous. Tu trépignes, tu as peur, enfermement soudain, tu me serres, ta peau blanche en éruption. Dans la Capitelle, l’odeur des lichens suinte des murs ronds, il fait noir et du haut, par un interstice, file un mince rayon de lumière sur ta joue. C’est inquiétant ici, me dis-tu, tu veux sortir de là, tu suffoques. Tu te serres encore, ma main sur ta cuisse qui tremble, ma voix caverneuse apaisante à tes oreilles. Je te ronfle quelques phrases libres et leur écho se met à tourner en squash sur les parois ancestrales. Tu lèves les yeux vers moi : dessine-moi un mammouth avant que tes mots ne retombent ! Tu ris, je ris, et les éclats se mélangent aux sons rebondis, ils nous entourent, nous passent sous les pieds, raclent le sol de schiste et délogent tes craintes.