Sous les plumes
30.11.15
C’est dans les jours qui se lèvent devant moi, comme un voile au vent, que je te devine arborant un sourire au coin de la bouche. Une lèvre qui passe par-dessus l’autre peignée par le rouge de ta langue belle. Tu parles juste après, tu parles presque en même temps. Tu as la faculté qu'ont les gens beaux de pouvoir t’exprimer en souriant, la bouche entrouverte et la langue agitée par la fièvre des mots. Tu articules au milieu de tes dents qui, libres dans leur parcelle, claquent la vie tout en la gorgeant d’une salive claire.
C’est dans les jours qui se pâment de l’éclat de ta risée, tel le pépiement des étourneaux au soleil levant, que je te vois pleine bouche dans mes yeux. Tu es dans le cœur des oiseaux aussi bien que dans leur tête. Une mouche se pose sur ton nez et tu es capable d’un coup de langue de la laper, de la garder un instant prisonnière et, voletantes sous ta langue, d'en recracher mille en nuée folle. Tu as la sensibilité d’un sansonnet perdu qui recherche ses frères partis passer l’hiver sous un ciel plus clément. Mais quand tu es seule, tu es gelée sous les plumes, oiseau affolé ; tu le sais et tu n’as de cesse de lécher tes lippes et ta couvée d'oisillons par des arythmies de langue et des bascules de cœur.
Je sais le froid et les coulées de cendres mais dans ta voix au petit matin c’est du sable chaud que tu verses dans mes saignées.
C’est dans les jours qui se pâment de l’éclat de ta risée, tel le pépiement des étourneaux au soleil levant, que je te vois pleine bouche dans mes yeux. Tu es dans le cœur des oiseaux aussi bien que dans leur tête. Une mouche se pose sur ton nez et tu es capable d’un coup de langue de la laper, de la garder un instant prisonnière et, voletantes sous ta langue, d'en recracher mille en nuée folle. Tu as la sensibilité d’un sansonnet perdu qui recherche ses frères partis passer l’hiver sous un ciel plus clément. Mais quand tu es seule, tu es gelée sous les plumes, oiseau affolé ; tu le sais et tu n’as de cesse de lécher tes lippes et ta couvée d'oisillons par des arythmies de langue et des bascules de cœur.
Je sais le froid et les coulées de cendres mais dans ta voix au petit matin c’est du sable chaud que tu verses dans mes saignées.
_Palavas, le 02/11/15