Fossile
7.1.17
Il
y a eu des lunes trempées dans la mer, apparues nues et tendres dans la nuit.
Je te parle d’un temps aujourd’hui fossile. Des levers de lune sur des années
de fortune que tes mains recevaient en coupe. Lune pour l’autre au matin
neuf, regards mêlés sur un croissant mouillé dans le café noir. Je te parle
d’un temps aujourd’hui fossile. Dans la niaiserie qu’est l’amour lorsque le
satellite ne redevient qu’un satellite. La coupe a versé derrière la face
sombre le souvenir en éclipse. La nuit noire a transformé le calme en vide,
la lune en monstre aux crocs acérés. Pleine et fatiguée des dernières lames,
brillante comme un astre sur des brûlures exsangues.
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