Google News Story 25/10/17
25.10.17Prendre les cinq premiers titres du jour sur google news et tenter d’en faire une historiette. S’il y en a d’autres, la série s’intitulera : Google News Story
Voici les titres du jour à 10h37 :
- Bras de fer en Europe sur le glyphosate.
- Procès Merah : les témoignages poignants des parties civiles.
- 10 choses à savoir sur Christophe Castaner, futur patron de La République en Marche.
- Un mineur se tue après être monté sur le toit d'un métro à Paris.
- Disparition de Maëlys : violent accrochage entre la justice et la gendarmerie.
Google News Story - 25 octobre 2017
Tandis que le bras de fer sur le glyphosate s’intensifie en Europe, Jean n’en a rien à faire et continue de traiter son jardin avec le reste de Roundup trouvé au fond du garage. Il asperge copieusement autour de ses plants de pommes de terre. C’est un matin ordinaire dans la banlieue de Toulouse, calme et ensoleillé. Même chaud pour une fin octobre. C’est ce que lance Lucille lorsqu’elle sort de la cuisine pour rejoindre Jean dans le jardin avec un plateau et deux cafés accompagnés de langues de chat.
- Tu devrais arrêter avec ce produit. Paraît que c’est dangereux !
- M’en fous. Te rappelle que j’aurais pu crever sous les balles de Merah en 2012, alors ce sont pas les patates qui vont me buter.
- Arrête de ressasser tout ça, Jean.
- Comment veux-tu ? Voilà qu’ils en remettent une couche avec le procès de son frère maintenant. J’en peux plus !
- Oui, oui, allez, arrête-toi un peu et bois ton café.
Jean finit son rang, pose son pulvérisateur sous le tilleul et vient s’installer avec Lucille autour de la table où le café fumant dégage son nez de l’odeur âcre du désherbant.
- Tu vois, je pensais avoir oublié mais…
- Oui, on n’oubliera jamais, Jean. C’est comme l’histoire de la petite Maëlys. Tu imagines les parents ? Ils n’oublieront pas. Tu peux en être sûr. Ils peuvent même plus compter sur la police ou la gendarmerie, ils se tapent dessus maintenant pour savoir quels sont les plus nuls dans cette affaire.
- Rhaaa ! Fiche-moi la paix avec ça. Tu crois que j’en ai pas assez dans la tête. Sont même pas capables d’arrêter un kidnappeur, alors tu penses que ces putains de djihadistes, ils peuvent courir !
- Mais ça n’a rien à voir, Jean ! Tu dis n’importe quoi. Prends une langue de chat…
- Comment ça, ça n’a rien à voir ? Tout a à voir avec tout. Moi j’dis. Comme ce jeune à Paris qui est monté sur le toit d’une rame de métro et s’est pris un pont en pleine gueule. Tu crois quoi ? Eh bien c’est un de ses djihadistes qui voulait faire sauter tout le monde. Tu verras qu’on apprendra qu’il portait une ceinture d’explosifs qui n’a pas fonctionné.
- Tu vois le mal partout, Jean. Tu veux un autre café ? Moi, je crois que Macron fait de bonnes choses dans ce domaine. On est mieux protégés quand même.
- Mieux protégés, tu plaisantes ? Une équipe de glandus oui !
- T’as qu’à voir l’autre là, son larbin, comment il s’appelle déjà ?
- Castaner ?
- Oui, c’est ça ! Eh bien on n’est pas sortis de l’auberge avec un gars comme ça qui roucoule tout le temps.
- Moi, je l’aime bien, Castaner. Puis il a l’accent du sud. C’est bien qu’on ait des gens d’ici qui nous représentent au niveau national, ça change des parigots.
- Alors ça ! C’est un argument ! D’abord, il est originaire de Manosque pas de Toulouse. Enfin, bref, je retourne à mes patates !
- Tu ne finis pas les langues de chat ?
- Non.
Jean se lève, embrasse Lucille sur la joue, lui lâche un sourire rapide et narquois.
- Il te plait ce Castaner hein ? Avec sa petite barbe poivre et sel, il t’a tapé dans l’oeil.
- Tu es bête ! Ne te lèche pas les lèvres, chéri ! Tu as un peu de bleu de Roundup autour de la bouche. Le glyphosate, tu sais, c’est moins voyant que les djihadistes mais ça tue pareil.