Grand barnum

31.3.19

Ce matin, la rue pareille à celle d’hier. Aplats d’ombres et de lumières, bruits et scènes se répétant ab libitum. Dans ce grand barnum, une gomme géante efface des silhouettes tandis qu’une main en réinscrit d’autres dans le même jeu.  Apparition, disparition. Nous ne sommes dans la rue que des comédiens évanescents évoluant entre la vie et la mort. Un corps en remplace un autre dans la danse macabre des jours.
Une nuit, peut-être, tout disparaîtra. Une nuit, peut-être, tout a déjà a disparu. Ce que l’on voit aujourd’hui de la rue n’est probablement qu’une copie d’une ancienne rue disparue. Ombres et lumières d’une fiction. Acteurs, actrices sur les trottoirs d’une comédie noire. Seul le décor persiste, immuable densité dans l’air que chacun badigeonne de ses couleurs. 

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