L'homme de peu IV
26.12.21IV
Que de la terre dans la terre,
tu te charges en calcaire.
Tu es de chaque pelletée
un fantôme dans la vallée.
Sur toi la mémoire bute
comme la charrue sur la pierre.
Sur ton corps de marbre,
s’écrit une nouvelle histoire.
Personne ne la comprend,
n’entend les pas qui continuent,
ne sait comment cette force minérale
se fait présence au-delà de nous.
Homme de rien uni à jamais
à la forêt et à ses arbres.
Compagnon des bruants, des geais,
plus rien ne te tient sur terre.
Mais tu hantes les frondaisons
et pour longtemps tu parles :
j’existe dans la clairière
où un galet dit mon nom
là au milieu des cendres,
vestiges de vos feux de joie,
ici dans le chahut de l’arbre
se donnant aux vents mauvais,
là dissimulé dans vos cœurs.