L'homme de peu XVII
23.1.22XVII
Un oiseau sortira de son arbre,
un pépiement pour l’oracle.
Ce jour-là réécouter l’absence
dans le bruissement des feuilles,
voir dans le ciel des hirondelles
la part d’amour qui vole jusqu’à nous
comme autant de virgules
pour reprendre souffle.
Entre les mots étouffés
et les vides abyssaux,
sentir que le peu nous manque,
que la langue nous manque
pour dire la détresse
des jours sans lumière
sous la lampe d’écriture
à compter les années de deuil.
Jusqu’au plus haut des vertiges
où nous regarde la pente abrupte,
réduire l’espace entre nous
et soigner la mémoire infirme,
regarder le gouffre sans ciller,
saigner nos veines pour lever
toute parole dans le chaos
des chairs battues de peine,
soulever et trembler encore.