La femme au balcon VIII
3.2.22Je la ressens. La fenêtre magnétise mon corps et je ne peux m’empêcher de tourner le regard vers elle. Le balcon, la fenêtre s’ouvre, elle sort, s’assoie. C’est un jour sans fin. Des heures sans fin. Des cigarettes sans fin. Je la ressens. J’en arrive à deviner son humeur à ses gestes, à sa façon d’ouvrir la fenêtre, de la refermer, de s’assoir, de se lever. À ses sourires qu’elle tend à son écran de téléphone.
Aujourd’hui, elle est calme. Sans ses enfants. Semaine impaire, ils ne sont pas là mais avec leur papa. Je les ai entendus dimanche dans la rue quand elle les a salués depuis le balcon. De la tendresse dans l’air, de celle qu’on pousse avec la main.
Elle est calme, je le ressens et je suis calme.