La femme au balcon XXXII
26.3.22Tu as peut-être remarqué que depuis plusieurs nuits, je ne dors pas. Je réfléchis. Intensément. Je tourne dans l’appartement comme un lion en cage. Ça m’épuise jusqu'à en perdre mes repères dans l'espace. Je crois être dans mon salon, je suis en fait dans la cuisine ; sur le balcon alors que je suis dans ma chambre. Depuis mon lit, je ne peux évidement pas te voir. Alors, cette nuit-là, je suis sorti sur le balcon pour me sentir dans mon lit. Et je me suis assoupi.
Clair de lune dans mon demi-sommeil qui n’était en définitive que le réverbère pris de convulsions. L’effet stroboscopique qu’il plaquait sur ton balcon m’a sorti de la torpeur. L’endroit m’est apparu alors comme une scène de comedy-club sur laquelle tu t’apprêtais à entrer, micro à la main, pour me raconter ta vie à grand renfort de punchlines subtiles et drôles.
C’était la femme au balcon. Merci, c’est tout pour moi. Lâcher de micro. Tu retournais dans ton salon, à moins que ce soit dans ta cuisine ou dans ton lit.
J'ai le souvenir que cette nuit je réfléchissais à ça.