Passent les filles
2.4.22Un peu du ciel tombe dans la rue,
s’y répand pire que l’hiver.
Les jupes courtes n’y sont plus à leur aise
dans le tremblant des fenêtres.
À vos pas on attache des fils découpés dans des neiges éternelles.
La ville a le souffle court
et l’haleine chargée de plomb.
Passent les filles et leur mouron
comme des bourgeons fuyant le froid
l’innocence blottie sous les talons.