Cher journal - 26 mai

26.5.22

Cher journal,

(C’est complément stupide de commencer un journal par « Cher journal ». D’abord, parce qu’il n’y a pas encore de journal. Puis physiquement le journal n’existe pas puisque ces premiers mots sont écrits sur une application mobile de prise de notes)

Chère application, 

Aujourd’hui est un jour chômé. Férié parce que il y a, à peu près, deux milliers d’années un homme est monté au ciel. Ainsi soit-il. 
Jeudi 26 mai. Hier, j’ai participé à une sorte d’événement d’entreprise consistant à présenter un projet réussi nommé humblement Réussite. Ça m’a pris un temps de préparation de deux jours pour un passage devant un jury durant quinze minutes. Réussite collaborative, nous étions quatre à valoriser notre travail. Réussite à présenter dans le but d’obtenir un trophée qui nous promettait sinon une ascension vers le ciel, une gloire aussi éphémère qu’inutile. Bref, nous avons perdu. Pas d’ascension. Nous sommes repartis penauds, nous promettant que l’année prochaine serait celle de notre résurrection. 

Jeudi 26 mai. Hier était aussi le jour de l’anniversaire de mes enfants. Ma fille et mon fils. Je les vois très peu depuis quelques années. Vingt-deux ans chacun, ils ont pris leur envol. Une belle ascension que je me contente de regarder de loin, fier de ce qu’ils sont devenus. Je les verrai tout de même ce dimanche pour fêter légèrement leur nouvelle année. On ne rentrera certainement pas dans nos vies, on se contentera de quelques mots pour dire le temps qui passe et la joie de s’aimer. Voilà mes réussites. Certainement, les seules dont je peux légitimement me targuer. 

Jeudi 26 mai. 
Quelques piafs excitent le ciel
de leur piaillement vient l’heure 
où de toute ascension qu’ils prennent 
se dessine la descente - inéluctable. 

À demain, chère application.

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