Chère application - 26 juin

26.6.22

Chère application,

Dimanche 26 juin. Je cherche le petit mot qui court dans ma tête depuis hier. Je tente de le rattraper, de le nommer. J’imagine d’abord sa forme. L’image qu’il pourrait prendre si j’arrivais à l’arrêter. Peu importe ses lettres, sa signification, c’est d’abord sa silhouette que j’aperçois. Il est aussi rapide que ma compréhension est lente. Une ombre suit mes pensées puis je le photographie dans sa course. Stoppé en plein élan, le mot est là, le mot vient, il se dessine. Mais rien. Il repart. Allez ! Encore un effort.  

Dimanche 26 juin. On a tous cherché un mot. On a tous senti qu’il était au bout de notre langue. Ça nous énerve, cette paresse de la mémoire. Les syllabes dansent dans notre tête mais on ne parvient pas à les agencer correctement. On voit le mot, il roule dans la bouche, on le touche avec la langue, on le bégaye, on croit qu’il va sortir mais non. 
Heureusement, il y a Google et son omniscience. Un terme, une définition même maladroite, un synonyme même un vieux cousin éloigné et le mot apparaît  par magie sur l’écran. Oui, heureusement.
Mais pour mon petit mot de ce week-end, je n’ai rien à donner à manger à Google pour le retrouver. Rien et il se défile. Tu pourrais m’aider, dévouée application ?

Dimanche 26 juin. 
Plus d’autos dans la rue 
Les oiseaux s’en émeuvent 
Passent au ras du sol 
Soûlés par le silence

À demain, chère application.

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