Chère application - 17 juillet

17.7.22

Chère application,

Dimanche 17 juillet. Mes yeux roulent sur eux-mêmes, se regardent dans le blanc. Trop de lumière encore ce matin, avec un peu d’ail dans l’air. Comme si quelqu’un par ici sur un des balcons qui me dominent manger une soupe avec un morceau de pain gratté d’ail à tremper dedans. Ce n’est que dans mon nez, il roule sur lui-même. J’ai l’imagination olfactive. Trop de lumière. 

Dimanche 17 juillet. Et de cet ail reconnaître mon odeur que je tiens de mon père. Un espagnol, ça sent toujours un peu la soupe, l’été. Avec un relent d’ail dans la bouche après un déjeuner bien arrosé et épicé. Mon père et son pan con tomate que l’on sert désormais dans les bars à tapas, un peu partout dans le monde. Mon père et son arrière-goût d’ail et de vin. Je n’ai jamais aimé l’ail. Je roule sur moi-même. Trop de lumière. 

Dimanche 17 juillet. 
Une petite musique 
sort d’une fenêtre. 
Trois notes qui se répètent
jouées sur un piano d’enfant. 
C’est de là que vient l’ail. 

À demain, chère application.

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