Chère application - 5 juillet

5.7.22

Chère application,

Mardi 5 juillet. J’ouvre mes vacances en compagnie d’Anne Sexton. Ce n’est pas vraiment une lecture de plage. Déjà le titre du recueil « Tu vis ou tu meurs » annonce la couleur. La première partie aussi, « Retour partiel de l’asile ». J’ai hâte d’atteindre la dernière, plus apaisante :« Poème d’amour ». La maladie, le deuil, la maternité contrariée, l’enfance retorse. On est loin de la lecture légère, les pieds dans l’eau avec une paille dans la bouche et une odeur de Monoï dans les narines. Mais c’est original et brillant et Anne Sexton sait ouvrir des brèches pour nous laisser respirer.

Mardi 5 juillet. Tandis que j’enfile mon tuba pour plonger dans Sexton, une visite au marché du village de Gruissan redonne de la légèreté à l’été. C’est vivant et plein de soleil dans les allées. Vendeur de bibelots et de souvenirs côtoient fromagers et charcutiers, vendeurs de vins de pays ou de fruits de saison. Derrière les étals, ça braille, raconte des boniments à qui veut bien les croire. Ça blague, ici un vendeur de chaussettes à 1,50 € les trois ne veut pas nous rendre la monnaie sur dix euros, chahute, brocarde. Ce n’est pas très fin mais c’est léger. Là, le cultivateur de melons nous explique pourquoi ils sont si gros cette année, si gros qu’il les vend sur ce marché parce que les grandes surfaces n’en veulent plus. C’est pas très malin mais c’est léger. 

Mardi 5 juillet. 
Les bateaux dorment encore 
que déjà le vent se donne
aux têtes ébouriffées. 
Il est ici aussi célèbre 
que le vin de pays. 

À demain, chère application.

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