Règne

Ce jour plein de soleil est un jeu pour adultes consentants. Il est plein de crème solaire et de fantasmes en cascades. On en met toujours trop, on cède et on tombe dans l’onctueux ; oindre est notre leitmotiv songeant pragmatiques à l’hiver et à la protection de nos couches. Épiderme à terme. On cuit à point.
Sans discernement, on attire à soi dès l’appel de la courbe d’un cil, au basculement d’un œil, à l’ouverture d’une lèvre, à l’incise d’une dent ; attributs contre attributs, on jongle avec les corps qui ont soif. L’été est un grand jeu pour créer les conditions du règne.
  • 26.7.24

Esquisse

C’est une esquisse, un dessin de l’ennui 
Un trait au crayon sur un vieux papier bleu

Le geste est d’un autre lieu
Où je n’irai plus jamais 

Reviennent les marges, les petits carreaux
Le cahier à rabat, le buvard mauve

Autant de petits yeux cachés dans la mémoire 
Qui aujourd’hui ouvrent une brèche

Sur la feuille émeuvent et consolent à la fois 
C’est une esquisse, une dentelle pour demain.
  • 17.7.24

Remonter

Remonter le cours
des idées et de l’eau 

— ce qui charrie, à la montée 
des rêves dans le matin.

Laisser macérer les heures
sur leur nappe de lait caillé. 

Secouer et servir la journée.
  • 6.7.24