Dernier verre

L’arbre me fixe dans son remuement.
Une blessure s’ouvre, balance des mots
par-dessus l’automne.

Je lui offre ma table, une nappe propre pour ses pensées, un reste de vieux vin à peine piqué
et l’invite à souper sous les arabesques que dessine l’arbre dans le couchant. 

Le vent se pose. Le dernier verre est pour nous, envahis comme un éclair d’été. 
  • 7.11.24

De puits en lacs

Je cherche un langage commun
sur le mur que soudain le soleil éclaire.

Les mots vont d’eux-mêmes,
de fissures en craquements,

de puits en lacs,
malgré moi, l’entrave et l’ombre.

Libres de toute grammaire,
ils crient de tout leur sens.

Langue en partage, depuis moi
l’autre, le mur et la lumière.
  • 2.11.24